Contrairement à sa discrétion légendaire, au point même que beaucoups se demandent s'il existe vraiment, Il avançait sans précautions, faisant craquer feuilles et brindilles sous ses pas.
Il savait ne pas être à sa place ici, dans ces contrés inconnues, mais les senteurs de la forêt était douces et les bruits agréables et non moins familiers. Il ne pris pas la peine de "croquer" le mulot à sa portée, ce n'est pas ce genre de nourriture dont il s'était lancé à la recherche. Il ne pu toutefois s'empècher de profondément marquer l'écorce d'un vieux chêne de ses griffes acérées. D'ailleur s'était-il nourri un jour? Il n'avait pas le souvenir de la chair en lui mais pourtant connaissait le goût du sang et son esprit avait parfaitement retenu ces regards emplis de terreur quand face à sa proie il attaquait. Un grognement s'échappa de sa gorge quand les voix se firent entendre... Des voix fortes, si sûres d'elles... des voix prétentieuses et stupides, aux relents de ces liquides que les humains nommaient "biere" ou "vin" et qu'ils avaient pour coutûme d'ingurgiter quand ils parcouraient la forêt avec leurs batons crachants le feu.
En lui résonnait encore le bruit de ces tambours si chers à ses oreilles, ces résonnement, ces battements sourds qui avaient redonnés vie a son coeur. A ces grondements de tambours s'ajoutaient toujours ceux du tonnerre et du résonnement des pieds foulants le sol dans une danse effrénée. Les battements qui maintenant animaient son coeur. Il aimait que les "Shamans" le tirent ainsi des plaines verdoyantes d'où il venait, car toujours dans ces cas, ils partageaient leur joie de la vie et lui faisaient ressentir ce qu'ils nommaient "amour". C'était une sensation agréable, une sensation qui appaisait sa colère d'être ainsi dérangé, arraché de ce lieu qui était sa terre et que seuls les guerriers valeureux avaient le droit de fouler, menés par l'esprit du grand "manitou". En échange de ces regards dont ils nourrissaient son coeur, il leur offrait l'abondance du gibier, commandant aux bisons la migration sur les terres des humains.
Cette fois, rien n'appaisait sa colère, ni danses, ni tambours, seulement le tonnerre qui grondait au loin et cet air chargé du feu du grand "manitou" qui brulait ses muscles noueux.
Son peuple, dont il ne ressentait la présence que par son odeur rassurante et ses yeux brillants et perçants, le suivait. Pourquoi étaient-ils si peux nombreux en ce jour de sa venue? Habituellement le peuple loup le suivait par centaines, crocs luisants et la queue basse, a l'affût du moindre de ses gestes.
Ils ne devaient être qu'une trentaine, à l'aspect terne, ils n'avaient rien a voir avec les prédateurs qu'ils devaient être. Oui, il ressentait la peur en eux, peur mêlée de désespoir. Oui, le "Garwal" comprit à cet instant que ce jour ne serait pas jour de festivités et d'offrandes mais qu'il ne serait que jour de vengeance, de destruction; il savait maintenant que ses griffes et ses crocs n'apporteraient que désolation face à ces bruits de bottes de cahoutchouc, ces cris avinés et ces rires gras.
Il ne savait toujours pas qui cette fois l'avait invoqué, mais quand la lueur du canon des fusils fût à sa portée, il attaqua suivit par les hurlement de son peuple...
Ptiloup.
Rédigé par : Missy'V | vendredi, 16 juillet 2004 à 04:54
Rédigé par : ptiloup | vendredi, 16 juillet 2004 à 05:32
Rédigé par : NATHY | vendredi, 16 juillet 2004 à 16:01
Rédigé par : Myrdinn | vendredi, 16 juillet 2004 à 20:35