LA PATTE GRISE
La patte grise creuse un peu la neige,
le museau luisant s’y enfoui jusqu’aux yeux
cherchant de son flair l’immonde sacrilège,
sa louve blanche des temps heureux.
Les griffes arrachées par la glace
laissent l’empreinte de son sang.
Sa haine est terrible et tenace
gonflée par son amour puissant.
Dans l’antre les trois petits attendent
le flanc chaud dégoulinant de lait.
Assoiffées les gueules gourmandes
aspirent des goulées de jamais.
Loup
Le 15/04/03
ELLE FERMA LES YEUX(4)
Ils étaient là, reposant sur la terre chaude. Tranquille, la meute groupée savourait en silence, ce début d’après midi baignant sous les rayons de l’astre lumineux. Le dominant, majestueux, gueule entrouverte, truffe humide pointée vers le ciel, analysait les odeurs étrangères. Oreilles dressées, les yeux mi-clos, il veillait sur son clan.
Un frisson l’envahit ; étrange, puissant et indescriptible. Une poussée de fièvre, une émotion intense, accapara son âme. Elle sentit tout à coup les senteurs d’humus, elle entendit couler la rivière, le bruissement du vent sur la cime des arbres, Elle respira l’odeur apaisante des ventres chauds et haletants.
Elle voyait la fourrure des bêtes se soulever légèrement sous la brise incessante.
Plus loin les louveteaux dormaient serrés les uns contre les autres à l’ombre d’un rocher. On aurait dit une pelote de laine blanche.
Elle croisa son regard. Deux perles d’or la fixaient à présent, et c’est le soleil tout entier qui s’immisça en elle.
Elle ferma les yeux…
Le loup blanc approche de la masse couchée
Gisante, inerte et froide, de neige enveloppée.
Les yeux, jadis d’or, vers le ciel tournés
Recouverts aujourd’hui par un voile givré.
Il fouille de sa gueule dans la fourrure épaisse,
La langue douce ébauche une ultime caresse,
Se couche endolori par la peine profonde
La tête reposant sur la blessure immonde.
Quelques minutes encore, enfin il se relève,
Droit, campé sur ses pattes, le long museau s’élève
Vers la lune rougie, semblant éclaboussée
Du sang frais de la bête, par la mort terrassé.
La nuit s’est éveillée, les oiseaux se sont tus.
La forêt bouleversée s’emplit de la complainte,
Du chant de désespoir de l’ami éperdu
Qui pleure longuement sur une flamme éteinte.
Elle croisa son regard. Deux perles d’or la fixaient, intenses et profondes, et c’est une étrange lumière qui s’immisça en elle…
Loup
Le 15/09/03
Voici 2 magnifiques poèmes de "LOUP", compagne de plume de Michel "PAPEMICH", que je remercie vivement pour sa gentillesse de me permettre de publier ses textes.
Rédigé par : Myrdinn | samedi, 28 août 2004 à 10:24
Rédigé par : Missy'V | mardi, 31 août 2004 à 04:26
Rédigé par : 2pasag | mardi, 07 septembre 2004 à 17:39
Rédigé par : barley | lundi, 13 septembre 2004 à 21:36
Rédigé par : Missy'V | mardi, 14 septembre 2004 à 15:39
Rédigé par : Myrdinn | mardi, 14 septembre 2004 à 21:17
Rédigé par : 2pasag | mercredi, 15 septembre 2004 à 11:56
Rédigé par : lealouve | samedi, 18 septembre 2004 à 19:47
Rédigé par : ptiloup | vendredi, 24 septembre 2004 à 15:02
Rédigé par : 2pasag | mercredi, 29 septembre 2004 à 19:11
Rédigé par : monique saint-yves | jeudi, 04 juin 2009 à 09:00
Rédigé par : Someone | jeudi, 10 septembre 2009 à 15:01
Rédigé par : Eeihs481 | samedi, 01 octobre 2011 à 09:17
Rédigé par : nupesausa | jeudi, 13 octobre 2011 à 09:12
Rédigé par : GeneCidelia | mardi, 29 novembre 2011 à 16:48
Rédigé par : Rakeerennalsea | mercredi, 01 février 2012 à 10:05